Histoire

Cette modeste commune du canton de Burzet, a connu son apogée démographique au 19ème siècle grâce à l’industrie du moulinage. Jusqu’à sept fabriques d’importances diverses s’égrenaient alors le long de la Bourges apportant, non pas la richesse, mais une certaine complémentarité avantageuse à une paysannerie tributaire de l’ingratitude d’un sol accidenté et pauvre. La route départementale D26, qui remonte la vallée de la Bourges, traverse le village entre Meyras et Burzet, et permet un accès facile à la ville d’Aubenas, capitale du sud-Ardèche, située à 22 km.

Photographie ancienne : la vallée de la Bourges

La commune se composait, jusqu’à l’essor industriel, d’un chef-lieu modeste et de nombreux hameaux fortement peuplés (pour ne citer que les plus importants : Le Ranc, Le Pouget, Le Prat, Célas, Collanges, Pruneyrolle, Arzalier, Hauteysac, Le Roux, Pisseloup …). Pour se rapprocher des fabriques, le village s’est étoffé en bordure de rivière, au détriment des hameaux perchés aux flans des montagnes environnantes.

Le village, et le bord de rivière plus densément peuplé

St-Pierre-de-Colombier est l’émanation d’une très ancienne paroisse (Sanctus Petrus de Colomberrio) relevant de l’abbaye du Charay* depuis le 12ème siècle et jusqu’à la Révolution. (elle est citée dans la  » charta vetus  » à l’occasion de la donation de son église à l’abbaye du Charay en 1179 par l’évêque de Viviers). L’église de style roman, dédiée à St Pierre, fut détruite vers 1860 par le curé Doize et remplacée, au même endroit, par l’église actuelle plus vaste et plus claire, mieux adaptée à l’explosion démographique de l’époque. La cure (ancien prieuré) date du 17ème siècle.

A l’époque féodale, les puissants et riches ‘de Montlaur’, barons d’Aubenas, Montpezat et autres places, étaient les suzerains de St-Pierre-de-Colombier, remplacés plus tardivement par les ‘La Tour des Bains’ et les ‘de Chanaleilles’, mais aucun n’y résidèrent. A défaut de château, on peut cependant citer la maison forte d’Aulueyres, propriété des Montlaur et place stratégique au confluent de la Bourges et de la Fontaulière. Une tour (détruite au 19ème siècle) défendait l’accès de la vallée et permettait un péage au profit du seigneur ; les moulins à seigle, à huile et foulons à chanvre qui existaient en ce lieu au 14ème siècle ont progressivement laissé la place à l’industrie de la soie. Sous l’impulsion de Françoise de Mathy, propriétaire d’Aulueyres, et de son mari Claude Arnaud de Praneuf, un des tous premiers moulinages du Vivarais fut construit en ce lieu vers 1740.

L'une des nombreuses usines de moulinage qu'a pu compter le village

A notre époque, les nombreux artisans (boulangers, cordonniers, tailleurs d’habits, cabaretiers, épiciers, meuniers …) qui assuraient la vie de ce village ont disparu comme, plus récemment, l’activité textile ; aujourd’hui plusieurs entrepreneurs en maçonnerie assurent encore quelques emplois pérennes, quatre microcentrales hydro-électriques valorisent des droits d’eau ancestraux.

Source : F. PLANTEVIN

Haut de page