L’Ultr’Ardeche de retour à Saint Pierre de Colombier ce samedi 18 mai
L’Ultr’Ardeche revient à Saint Pierre de Colombier, 6 ans après la dernière édition qui traversait déjà le village. Ultramarathon de plus de 220 kilomètres, l’Ultr’ardéche est né en 2012 à l’initiative de Laurent Brueyre, lui-même habitué de l’exercice au long cours.
Au programme du parcours 2019, 222 kilomètres et 4477 mètres de dénivelé positif, au coeur de « l’Ardèche verte ». Plus de 110 concurrents sont attendus sur la ligne de départ.
Saint Pierre de Colombier est situé au kilomètre 112 de l’épreuve. Les premiers « ultratraileurs » devraient traverser le village en fin d’après-midi. N’hésitez pas à venir les encourager !
Sauvons les amphibiens !
A Saint-Pierre-de-Colombier, à plusieurs reprises chaque année, la route se retrouve jonchée de cadavres d’amphibiens. Un étonnant phénomène qui a pourtant une explication simple pour Nicolas Dupieux, du parc naturel des Monts d’Ardèche. « La route est exactement sur le passage des crapauds au moment des périodes migratoires. Ainsi à la fin de l’hiver, ils quittent la forêt pour aller s’installer dans une zone plus humide où ils pourront se reproduire. Mais pour cela, ils doivent traverser cette route et les pertes sont considérables. » Un vrai problème quand on sait que cette espèce est jugée « quasi-menacée » en Rhône-Alpes.
Pour limiter les pertes, chaque année au mois de mars, des responsables du parc installent un dispositif constitué d’un petit grillage tendu en travers de la voie de migration des amphibiens, qui bloque les animaux et les conduit dans des seaux régulièrement enterrés.
Plus de 250 mètres de grillage et 26 seaux sont disposés avec l’aide de bénévoles et d’étudiants de BTS Gestion et Protection de la Nature d’Aubenas. Chaque matin, les seaux sont contrôlés, les animaux identifiés (espèce, sexe), dénombrés, puis transportés vers la rivière où ils pourront poursuivre leurs ébats en toute sécurité.
En 2007, lors de la première année de sauvetage des crapauds de la vallée de la Bourges, près de 1300 crapauds ont été capturés dans les seaux et conduits sains et saufs dans le bras de la rivière pour s’y reproduire. La reproduction a été un succès avec de très nombreuses pontes observées et une éclosion massive de têtards.
Un système évidemment provisoire qui a poussé le parc à réfléchir à une solution pour du long terme : le crapauduc.
Sur le papier, l’idée est simple puisqu’il s’agit de faire passer les amphibiens par des canalisations sous la route. Dans les faits, c’est plus compliqué. « Il faut en fait installer des caniveaux le long de la route, décrit Nicolas Dupieux. Les crapauds tombent dedans et, piégés, ils remontent jusqu’à la canalisation la plus proche pour traverser. Mais pour qu’ils s’engagent, il faut que la canalisation soit humide mais pas trop, que la lumière soit visible au bout… Bref, il y a beaucoup de contraintes techniques. » Les crapauducs ont l’avantage de permettre le passage dans les deux sens des amphibiens mais également de nombreuses autres espèces (insectes, reptiles, petits mammifères…)
Loin d’être « une lubie d’écologiste », ce projet avait reçu le soutien du ministère de l’écologie qui l’avait retenu dans le cadre de sa stratégie nationale pour la biodiversité. Concrètement, l’État devait participer à hauteur de 50 % au financement. C’était un coup de pouce loin d’être négligeable qui venait récompenser le travail de plusieurs années. Les crapauducs sont un gros aménagement, mais ensuite cela ne nécessite que peu d’investissement, juste un peu d’entretien.
Malheureusement, le projet de crapauducs n’a pu aboutir, les 50 % restants du financement n’ayant pu être trouvés (le coût du projet étant de 250 000 €).
Toutefois l’opération de sauvetage est reconduite en 2013. Une réflexion est menée par le PNR pour trouver une solution moins coûteuse.